BRÈVE PRÉSENTATION AU SUJET DE MON TRAVAIL
Après avoir organisé plusieurs expositions entre 2010 et 2016 à Bruxelles avec la structure "Or Nothing", j'ai commencé à réaliser des films et des vidéos dans l'optique d'explorer des territoires situés entre l'imaginaire et le réel.
Mon enfance fut bercée par l'apprentissage de deux langues, l'une, le polonais était réservé pour la maison, la famille, et l'autre le français pour l'extérieur, l'école, les copains. J'ai grandis entre ces deux pays, avec un grand souvenir de traversées en voiture à travers l'Europe. J'ai aujourd'hui perdu l'une des deux langue. Faire des films revient pour moi de rechercher ce territoire perdu dont je ne sais si il fut un lieux imaginaire ou pas. Filmer revient à errer à travers le temps.
Mes films traitent du rapport que nous pouvons entretenir avec un territoire. En confrontant les récits imaginaires passés de ces lieux, avec ses faits actuels, je tente d’ouvrir de nouveaux possibles. Le réel n’est jamais loin de basculer dans le fantastique.
En réalisant des films je créé de nouveaux lieux, ou du moins j'ajoute un récit à un lieu réel pour en compléter son histoire.
Dans ces films, les personnages entretiennent un échange avec le territoire qu’ils arpentent et celui ci devient à son tour un personnage central.
Outre la présence de sacrée dans ces territoires, j’évoque l’idée du début d’un ensemble, d’une histoire à venir. Les territoires dans chacun des films sont des lieux en ruines, en disparition qui se reconstruisent. Quelque chose semble vouloir s’installer dans le paysage. Chaque film est comme un commencement, le début d’une histoire à venir.
Dans mes projets il y a aussi une intention de redécouvrir le monde comme lors d’une exploration, se dire qu’il existe encore des « terrae incognitae » même s’il nous semble connaître les lieux. Je souhaiterais me dire qu’il existe encore un moyen de ressentir de nouveau le vertige qui nous emportait lorsque nous ne connaissons pas toutes les régions, tous les territoires. De pouvoir vivre et ressentir notre environnement comme avant l’invention du GPS, de la photo satellite, et de l’occupation économique de presque toute les surfaces du globe. C’est une volonté de parcourir des terres qui sont comme notées en blanc sur les cartes.
Thomas Benard